dimanche 17 février 2013
Session de rattrapage
Après le GRIMP, voici la BRIK, la brigade d'intervention karstique...
Petit résumé des sorties précédentes, en attendant la décrue dans les Hautes Corbières :
Jeudi 14 Février
Etienne, Henri et moi partons prêter main forte à leur demande au GEK, club catalan aux prises avec une cavité verticale dont ils n'ont pas l'habitude sur le secteur de Paziols.
La cavité est accueillante, il y a un petit courant d'air et la désob a été effectuée jusqu'au sommet d'un puits que nous nous empressons d'équiper et de descendre. Arrivée dans un joli volume avec de belles formes de creusement. Explo dans toutes les directions, la suite la plus intéressante est vers le bas et on se retrouve devant une chatière verticale à ouvrir. Mais au dessus de nos têtes un bloc de 3m3 tient sur un becquet d'à peine 1cm. Il tient lui même plusieurs blocs empilés plus gros que lui par dessus. Donc chantier difficile en prévision pour le GEK !
A noter que la cavité semble s'être mise en charge sur plus de 20m lors d'une crue exceptionnelle (1999 ?). Aujourd'hui par contre le trou est propre et nettoyé, le bouchon aurait-il fini par céder ?
A la sortie je découvre un départ de trou dans les buissons à 20m de l'entrée. Après une rapide désob je m'aperçois que l'air aspiré dans la cavité que nous venons d'explorer ressort par ce nouveau trou.
L'intérêt devient donc limité...
Vendredi 15 Février
Journée gymnastique de neurones puisque nous nous retrouvons avec Hélène et Fabien pour faire des mesures de débit à la Fluoresceine sur l'Argent-Double. Nous en profitons pour extraire les dernières données du dernier fluorimètre placé à Termes (petite synthèse des résultats de ce traçage très bientôt c'est promis), et se prendre la tête au passage sur les travers de ces appareils. Pour plus d'infos voir l'article de Fabien avec sa verve inimitable sur le blog voisin.
Samedi 16 Février
On change encore de registre. A la demande de Jean du SCSRC, je pars sur le karst littoral pour filer un coup de main à mes potes dans le cadre d'une expérience peu banale.
Il s'agit de découvrir une jonction entre deux cavités (pour permettre de travailler dans la suite de la principale) en utilisant la ventilation artificielle.
Cette jonction donnerait accès directement au siphon 2 de l'aven du Dolmen qui deviendrait ainsi pompable. Le trou du Roncier tout proche mais avec un gros bouchon de remplissage au fond a donc été calibré, busé, et un gros ventilateur a été placé sur la buse, lui même raccordé à un groupe electrogène. L'expérience démarre et on s'aperçoit bien vite que le trou ne se met pas en pression, il y a donc une suite...
Commence alors un long scrutage du bouchon avec des cônes d'encens pour Jean et moi prisonniers derrière le ventilo (une autre équipe de deux personnes est restée en surface). Après un moment de désespoir, je trouve le point faible : il s'agit d'une fissure improbable d'un cm de large sur 5 de long en plein dans la terre. Elle absorbe tout l'encens à bonne distance. On commande alors d'arrêter le ventilo, et l'air s'arrête totalement et instantanément. La suite redevient indétectable...
Cette technique me surprend en bien, elle est indubitablement efficace sur ce type de karst de plateau à forte zone noyée.
On ressort donc tout contents. Reste la deuxième partie de la mission, retrouver où ressort cet air dans le Dolmen. Nous replongeons rapidement.
Le Dolmen, que je ne connaissais pas, est une des plus jolies cavités de ce massif. Il s'agit d'un paléo-collecteur de 250m de long, de belles dimensions, avec une pente modérée et longeant un banc de marnes au sol. Nul doute que le siphon 2 est suspendu et que derrière la cavité se poursuit. Je comprends mieux pourquoi Jeannot s'acharne...
Après s'être intégralement trempés dans le siphon 1, devenu voûte (très) mouillante, nous montons dans un réseau supérieur concrétionné (mais si, mais si, c'est possible...). Ici, moins de difficultés qu'au Roncier, on retrouve rapidement dans une fissure le courant d'air amorcé depuis la surface (pourtant nous sommes à -50). C'est gagné, après calculs il y aurait une quinzaine de mètres de lacune entre les deux points. Dehors, tout est déjà prévu pour la future désob, même un treuil electrique pour remonter les gamattes !
Un chantier donc à suivre dans les prochaines semaines quand l'équipe aura pu réatteindre le siphon.
Seul regret, je n'avais pas pris l'appareil photo. Je comblerais cette lacune la prochaine fois.
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3 commentaires:
Et ben dis donc, ça ne chaume pas !!!
Félicitation pour tous ces travaux forts intéressants.
Pour ta fissure on a échangé quelques commentaires avec Jean Claude mais on ne peut pas les écrire sur le blog !
Si j'osais je vous dirais qu'il ne vous reste plus qu'à tenter de mettre en pratique la même technique sur le sujet de vos commentaires pour voir où ça ressort...
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