Samedi 14/12/2024
Perte du Chant du Loup
Participants : Henri, Rowland, Laurent
TPST : 5h
A la base nous devions être 5, mais...
8h du matin, message de Félix , qui ne peut pas venir cause maladie...
Bon, c'est la saison, un de moins la sortie n'est pas compromise.
On se retrouve avec Henri à l'heure prévue, mais Flo n'est pas là. Tentative d'appel, sans succès, c'est normal, le signal pour téléphoner est presque inexistant là-haut.
A 10h, Henri et moi partons vers le trou, en se disant que Flo étant déjà venu il pourra nous rejoindre le cas échéant après s'être remis d'une probable longue soirée de la veille.
En fait Flo est bien en route mais ne trouve pas le lieu de rdv, il rentrera bredouille mais nous ne le saurons qu'en fin de journée en consultant les messages...
Peu après notre départ vers le trou, Rowland arrive mais on ne savait pas qu'il devait venir. Il n'est venu qu'une fois au tout début de la désobstruction mais retrouve quand même la cavité et s'engage sous terre.
Avec Henri nous sommes malheureusement déjà loin, trop loin...
Rowland trouve seul la salle où divergent les accès vers la partie active et la partie fossile de la cavité.
Guidé par la corde et le vacarme de la première cascade, il s'arrête heureusement au sommet du puits et décide de rebrousser chemin. Sauf que...
...impossible de trouver le chemin du retour. Il va tourner deux heures dans le labyrinthe d'entrée, et comme le petit Poucet va semer des signes qui vont finalement l'aider à ressortir. Il nous attendra à l'entrée du trou le reste de la journée.
Voilà comment quand ça veut pas, ça veut pas...
Reste que les deux "anciens" sont quand même sur le front :
Le cycle hydrologique a repris avec les dernières pluies et nous découvrons une cavité bien différente de celle que nous avons parcouru à l'étiage.
Dès l'arrivée au puits le ton est donné, il va falloir gueuler pour se comprendre tout au long de la sortie.
Le 1er actif gronde comme si on était dans les Alpes, heureusement nous pouvons l'éviter en progression :
Plus loin les différents ruisseaux confluent en dessous du passage que nous devons tester aujourd'hui :
Nous éliminons le gros bloc instable au milieu du passage remontant. Le but est de tenter de suivre un beau chenal de voûte assorti d'un ancien lit de sable en dessous dont il ne reste que quelques vestiges.
Nous passons dans la suite mais malheureusement, une dizaine de mètres plus loin l'ancienne galerie est tronçonnée par un rejeu de faille. Peu d'espoir de ce côté.
Nous tentons ensuite d'accéder à la suite de l'actif. La confluence des divers ruisseaux accouche d'une belle rivière souterraine, la première qui est découverte sous ce massif gigantesque, ce qui est loin d'être anecdotique...
Un passage bas vers la suite nécessite un élargissement en règle. Nous décidons de nous en occuper.
Il est très difficile de travailler depuis l'amont et je suis obligé de franchir le laminoir pour aller percer depuis l'autre côté.
La manoeuvre réussit mais l'eau est rentrée à peu près partout dans la combi et les bottes sauf par le col.
Si de l'eau chaude sort à Alet, en tout cas ici dans l'amont du massif c'est ambiance Vercors et ticket casino pour une pneumonie gratuite...
Au final le passage bas n'existe plus, une bonne chose de faite. Nous progressons plus loin pour réfléchir à l'étayage de la courte trémie verticale franchie en explo la fois précédente.
Rien d'évident niveau travaux de sécurisation mais nous repérons un passage juste avant avec du vide pénétrable en rocher sain derrière un barrage calcité. La ventilation est présente mais faible, on est pas trop emballés.
D'ailleurs dans toute la zone active le courant d'air est sensible mais sans commune mesure avec le zef maousse de la zone d'entrée.
Il semble bel et bien que le gros du courant d'air passe préférentiellement par les volumes de la zone fossile et que la clé de la grande découverte se situe plutôt vers là-bas..
En attendant on voudrait confirmer cela par la topo qui semblerait faire superposer actif et fossile au niveau de la grande salle du fond (voir post précédent). Or il y a vraiment beaucoup d'eau, je suis vraiment beaucoup mouillé et surtout on a pas eu la place de prendre le bidon topo vu qu'on s'est retrouvés à 2 avec chacun un kit plein et lourd...cette mission sera pour une autre fois.
Aménagement en aval de l'ex-laminoir |
Passage ventilé à ouvrir avant la trémie |
Nous remontons vers la lumière et surtout le silence car on a la tête comme des comportes avec ce grondement d'eau permanent.
Arrivés dans la salle du carrefour, l'intensité de l'aspiration nous fouette le visage. Cette aspiration descend vers la partie fossile.
C'est la première fois que nous explorons la cavité en condition aérologique hivernale et cette constatation devrait nous orienter sur la bonne piste dans les prochains mois : nous allons fouiller de fond en comble en suivant l'air.
En surface nous retrouvons Rowland qui nous a attendus et qui nous explique ses péripéties pour sortir de la cavité.
L'équipe a pris un but aujourd'hui mais avec autant d'eau et autant d'air sous terre on est plus que jamais persuadés que nous tenons l'accès au big réseau mythique du massif...
5 commentaires:
Le bruit de l'eau tabasse le système plus les heures se font ! J'en avais presque souffert lors du Berger... Note : prendre un arceau anti-bruit de machiniste !
Au passage, du 21 au 29 je suis sur Carca 👀
Excellente sortie. Motivation maximum, malgré une crève sous-jacente...Digne des "grandes heures" de l'épopée de Vignevielle, en moins engagé.Nous sommes là dans l'alpes souterraine version Corbières!Vivement la coloration.
Et à côté de ça l'aven du ruisseau de Castanviels est aussi sec qu'en plein été.
A l'Arountage, dirait Albert...
impressionnant!
Enregistrer un commentaire