Mardi 10 février
Sauvetage de la chienne
Fauvette
La reprise en douceur ne va
pas durer. Mardi matin à 11h, coup de téléphone. On me signale la présence d’un
chien dans un trou sur la commune de Conques sur Orbiel (décidément, cela
devient une habitude). Un renard bien malin a entraîné notre brave toutou dans
les tréfonds de la terre pour le piéger. Celui-ci est prisonnier de la roche
depuis maintenant quatre jours,
Une
longue plainte faisait écho aux appels désespérés de son maître José. Les coups
de pioche de nombreux bénévoles venus prêter main forte sont jusque là restés
vains. En désespoir de cause, ceux-ci envisageaient le pire et cherchaient un
moyen d’abréger l’agonie et les souffrances prévisibles de l’animal…
L’intervention
de Christophe D., habitant le village. a mis fin à ces funestes pensées et
prêché pour une solution plus rationnelle : avertir des spécialistes des
secours souterrains. Le GRIMP est informé. C’est Olivier Monié, spéléologue
sauveteur, qui tôt ce mardi matin est dépêché sur les lieux. Il va commencer à
dégager l’entrée avec l’aide des bénévoles présents. Revigorés par ce renfort,
tout le monde s’est mobilisé. Un groupe électrogène et un burineur sont amenés
sur place et le travail devient alors plus efficace. Malheureusement, Olivier
doit quitter les lieux à midi et la chienne est loin d’être dégagée. Et c’est
là que mon téléphone sonne….
Cela
tombe bien car je n’ai pas encore défait mon kit de dimanche !!! Une demi heure plus tard, je
suis devant le trou. La beauté des lieux est grandiose. Le ravin est bordé de
grandes falaises de calcaire blanc d’une trentaine de mètres de haut. La roche est
de l’ère tertiaire. Je commence à me gratter la tête car elle est à ma
connaissance très dure. Heureusement, elle a mal supporté ses soixante millions
d’années. Au cours des âges, tel d’immenses icebergs, de grands pans se sont
détachés de la falaise et sont aujourd’hui noyés dans un flot de verdure. C’est
là-dessous que notre renard a trouvé refuge.
Olivier,
secondé par les volontaires, a bien entamé le travail. La galerie, à l’origine
très étroite est maintenant « praticable » sur 4m. S’en suit un léger
agrandissement et le boyau tourne sur la gauche. La chienne n’est plus très
loin et ses nombreux appels de détresse me fendent le cœur. Je vais alors
entamer une désob acharnée pendant deux heures. Une gamate confectionnée à la
hâte sera utilisée sans relâche. Heureusement, la galerie est dans un niveau
marneux, assez facile à creuser. Mais des blocs se sont détachés de la voûte.
Un, particulièrement gros et mal placé, empêche toute progression. Il est très
dur et insensible au burineur. Pour corser le tout, il en soutient un autre de
plusieurs centaines de kg, suspendu au dessus tel une guillotine. Fendu, il
menace de s’effondrer. Chaque vibration fait descendre de la poussière. Tout
ceci n’est pas très rassurant. J’essaye alors de contourner mais d’autres blocs jaillissent de la terre. Il va falloir jouer serré. Petit à petit, j’arrive
à isoler et incliner celui qui est au sol. Un second burineur plus puissant,
dépêché en urgence aura enfin raison de notre énorme pierre. La progression
peut continuer. Heureusement, l’élargissement de la suite sera un jeu d’enfant.
Je peux enfin me retourner. Pour éviter de me coincer, je pars les pieds en
éclaireur (si les fesses passent…)
Je
sens tout un coup un vide sous les bottes et je bascule dans le vide. Et là, le
bonheur. La chienne, silencieuse depuis un bon moment est au fond d’une faille
de 2m, tremblotante et amaigrie. Habituée à l’obscurité depuis 4 jours, elle
suit avec avidité les rayons de ma lampe sur les parois. Une fois hissée en
haut du puits, elle ne mettra que quelques secondes pour retrouver la liberté.
Sa sortie est alors ponctuée par les bruyants applaudissements des secouristes.
Espérons
que Fauvette aura retenu la leçon pour nous éviter de nouvelles et éprouvantes
aventures.
7 commentaires:
Bravo la section canine du SCA, , efficacité assurée, c'est la troisième fois ,je crois .
Si ça continue, il va faloir créer une commission canine!On pourrait mettre ma chienne "Aza" présidente?!
Et oui Masdan, ces dernières années cela fait trois "sauvetages", tous différents mais aussi éprouvants les uns que les autres. Il y a malheureusement un besoin au niveau départemental et les administrations seraient peut-être heureuses de savoir à qui s'adresser lorsqu'il y a un problème pour ce type de sauvetage. Dans le cas présent, cela n'a pas nécessité de gros moyen mais ce n'est pas toujours le cas.
Quand vous arrivez au contact du chien , il est rassuré ou effrayé , avec risque de morsures ?
Chaque comportement a été différent, avec Ulla qui n'arrètait pas de nous lècher la figure,Viki qui faisait des tentatives de morsures et Fauvette, totalement indifférente. La psychologie animale est au moins aussi complexe que celle des hommes.
Tu devrais ouvrir un camion bar spécialisé dans le hot dog, ou le kebab canin.
Pour les blocs essaye les pailles
Les pailles, comme litière ?
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