Samedi 02 Novembre 2013
Roc de Nitable
Participants : Isabelle, Christelle, Jean Michel, Sylvain, Laurent
TPST : 9h
Troisième offensive pour tenter de franchir le verrou terminal de l'axe majeur du réseau, avec une équipe efficace et gonflée à bloc.
Les travaux antérieurs (premier pompage et élargissement de la voûte) nous ont bien rapproché de l'objectif. L'eau n'est pas remontée et il reste quelques centaines de litres à vider.
Nous sommes à pied d'oeuvre au fond du trou vers 11h.
On teste une nouvelle technique sur une idée de Sylvain avec deux bidons de 25l et une navette de corde entre la voûte mouillante et le barrage. Pendant qu'un équipier remplit le premier, le second est en train d'être vidé dans la Ganguise. Les tractions permettent de ne pas se refroidir.
Après une vingtaine de voyages, le niveau d'eau est bien descendu et le passage s'assèche progressivement. Jean Michel continue de l'élargir manuellement pendant que Christelle fignole le vidage à l'aide d'une bouteille d'eau décapitée. La boue liquide apparaît au point bas.
Sylvain a la bonne idée de manger avant d'attaquer la suite. La suite...qui va lui donner raison. Nous rentrons dans le siphon à sec proprement dit. Enfin, proprement, le terme est plutôt mal choisi...
Après une courte remontée, le conduit s'élargit et redescend vers un entonnoir glaiseux. A première vue un piège à con, mais il y a un coude en bas avec une lucarne impénétrable et derrière, la fameuse résonnance maousse...ousse...ousse...
Au coeur du siphon... |
Une cloche d'air en plafond bien matérialisée |
Je sors dans une belle conduite forçée rectiligne et remontante linéaire sur une vingtaine de mètres. Il faut traverser auparavant un court plan d'eau où l'on se mouille jusqu'aux genoux.
la sortie du siphon, les combis ont pris la couleur locale... |
Mais le plafond laisse augurer une suite plus accueillante |
Nous nous élevons de 20m environ et Jean Michel repart chercher les cordes pour sécuriser le passage. Il y a une faille qui continue à gauche mais à droite c'est un départ de galerie horizontale qui s'ouvre. Au sol, du sable qui témoigne de crues ancestrales antérieures au concrétionnement.
La galerie est cupulée et mène à un ressaut de 3m super lisse. Un nouvel écho se fait entendre au loin.
Nous descendons le ressaut, puis une étroiture vite franchie nous mène à une galerie inclinée qui descend elle aussi. Le concrétionnement devient riche et il faut faire attention à la casse. Nous sommes aux antipodes de l'environnement dans lequel nous étions il y a une heure à peine.
De la brosse à dent dans les Corbières, qui l'eut cru ! |
Excentrique suggestive |
La descente se poursuit jusqu'à l'arrivée en plafond dans une belle galerie avec amont et aval. Du tube, de l'eau, des cristaux, le bonheur est au rendez vous de cette première. Nous en oublions les obstacles rébarbatifs que nous venons de franchir.
Je parcours rapidement l'aval pour vérifier l'hypothèse d'un bouclage avec le bas du grand toboggan. Après avoir franchi un premier plan d'eau, je tombe sur un deuxième assez large avec à peine quelques centimètres d'air au plafond. Je pousse un cri et Isabelle, qui équipe avec Jean Michel, me répond de plus loin de l'autre côté. Une interrogation vient d'être levée...
Retour au carrefour. Nous partons en première vers le coeur du massif, plein sud ouest. La suite est belle et facile, nous prenons un pied non dissimulé...
Dommage que ce soit le moment choisi par mon appareil photo pour rendre l'âme sur les prises de vue avec un peu de profondeur de champ. Je poste ce qui est exploitable comme photo d'explo...
Dans un dédoublement supérieur de la galerie, un subtil mélange de calcite et d'aragonite qui n'a rien à envier aux belles cavités du Minervois...
Et une galerie en forme de coeur
Toute l'équipe se rejoint. La galerie quasi-horizontale finit par redescendre légèrement et le sable fait son apparition au sol. Il semble fossilisé et parfois induré par de la calcite. La galerie tourne soudain à angle droit et recoupe un actif temporaire sortant d'un petit siphon. La suite se transforme en laminoir à cause du sable induré en grès. Plus moyen d'avancer pour aujourd'hui sans plusieurs heures de piquetage au sol mais il y a un bon espoir de suite.
De tout évidence, cette portion du trou qui faisait transiter de puissantes crues est fossile à présent.
La première du jour s'élève à environ 200m, mais d'une richesse minérale indiscutable sachant que nous sommes dans les Hautes Corbières habituellement assez stériles dans ce domaine. Une bonne explo, récompense après l'effort, comme on en vit trop peu...
Un dernier coup d'oeil, et on fait demi-tour
De retour au siphon pompé on mange enfin le repas de midi alors qu'il est 17h30, et puisque j'ai amené le perfo jusqu'ici, je perce la voûte en prévision des futures explos. Selon toute probabilité, elles n'auront pas lieu dans cette portion de la cavité avant 2014. Il est en effet annoncé plus de 50mm de pluie sur le massif d'ici à jeudi prochain.
Sortie de toute l'équipe plus ou moins entamée vers 19h sans encombres et décrassage rituel dans le Sou. Un coup de chapeau aux filles qui n'ont pas démérité aujourd'hui étant donné les conditions d'engagement.
Mission accomplie...
5 commentaires:
bravo pour cette persévérance...bien récompensée...mais je n'oublie toujours pas que quand tous ces siphons sont amorcés...le fort courant d'air ne provient nécessairement pas de là!!!D'ou linterrét de poursuivre les recherches d'un supérieur...quand les courants d'air seront favorables.
Wahwww, le rêve, la première, la découverte, est un sentiment, une excitation très forte !!!Les commentaires sont toujours aussi fameux, merci (y)
Quelques images me font penser au cloaque des siphons du Puits de Ronze. A la différence que ici ça continue et que l'objectif n'est heureusement pas le même. Bravo pour votre vaillance.
Michel N.
J'ai laissé 2 cordes perso en place au fond. Elles peuvent y rester, mais le jour ou elles seront remplacées j'aimerais les revoir...
J'ai aussi oubliée mon bios en bas du plan (très) incliné.
Qu'elle longueur elles font tes cordes Jean Mi...que j'en prépare du club!L'on ne sait jamais,si l'on arrive là...par un autre endroit!
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